mardi 31 mai 2011

En orbite avec SES

Vous connaissez tous les satellites ASTRA, mais connaissez-vous son propriétaire, la Société Européenne des Satellites ?

Un leader mondial de la transmission par satellites


Voici la présentation Boursorama :
SES est le 1er opérateur de satellites mondial. Le groupe propose des services de transmission satellite pour les émissions télé et radio, des services de transmission de données, de téléphonie et d'accès à Internet.
SES regroupe les 2 principaux opérateurs de satellites SES ASTRA en Europe et SES WORLD SKIES dans le reste du monde. En outre, le groupe détient des participations stratégiques dans Ciel au Canada, QuetzSat au Mexique, YahLive au Moyen Orient et O3b Networks dans les pays émergents.
SES exploite une flotte de 44 satellites dans 26 positions orbitales à travers le monde.


Un actionnariat "éclaté"

Il n'y a pas d'actionnaire majoritaire, mais l'état du Luxembourg et ses autres véhicules d'investissements, représentent une belle minorité (minimum 33%).

Des dividendes réguliers et en croissance !

                                                                               0,80€  2010
                                                                               0,73€  2009


0,66€
2008


0,51€
2007

0,37€
2006


0,32€
2005


0,24€
2004


0,18€
2003

Le dividende est en croissance régulière depuis plus d'un dizaine d'années. Il a été multiplié par plus de quatre depuis 2003 ! Un parcours sans faute !

Attention cependant à la fiscalité du dividende : la société est luxembourgeoise, ainsi il y a un prélèvement fait à la source par le Luxembourg et il s'élève à 15%.

Historique boursier

Historique sur 10 ans

L'évolution du titre est positive sur le moyen et long terme. Les variations sont assez faibles et sont très atténuées par rapport à d'autres valeurs. Pas de montagnes russes sur cette valeur, amateur de sensations fortes, passez votre chemin ! On retrouve bien un business non cyclique avec des perspectives stables et des revenus récurrents en observant le cours...

Analyse

SES est une entreprise du secteur des télécoms. Ce secteur des télecoms est de part nature "défensifs", mais SES intervient sur un segment bien plus défensif ! Les barrières à l'entrée sont très importantes : elles demandent des capitaux très importants (un satellite vaut au moins 100M$) et une maîtrise technique de très haut niveau.

Voici une présentation de l'entreprise qui exposera bien ses activités.

YahSat-1A : un satellite de SES-ASTRA

Ne perdons pas nos bonnes habitudes, et plongeons-nous dans le dernier rapport annuel de la société.

L'entreprise capitalise 6,1 milliards d'euros pour un cours de 18,35 euros.

Le chiffre d'affaires est de 1,7 milliards d'euros et le résultat opérationnel à 800 millions d'euros. Ils sont toujours en croissance régulière depuis plusieurs années... Le résultat net part du groupe est à 487 millions d'euros. Il est également en croissance...

L'entreprise capitalise 3,6 fois le chiffre d'affaire ! Le marge réalisée est très importante quand on compare le chiffre d'affaire au résultat opérationnel. Le PER est de 12, ce qui reste correct...

Au regard du dividende distribué, le taux de distribution est à 60%. La hausse régulière des revenus et des bénéfices vont permettre d'assurer une hausse régulière du dividende, de plus le taux de distribution pourrait être augmenté. Le rendement actuel est de 4,4%.

Allons voir du côté du bilan. Les capitaux propres représentent 2,1  milliards d'euros, pour une capitalisation de 6,1 milliards d'euros, on les paie assez cher ! Le passif a plus de 8 milliards d'euros, le reste est de la dette... Ainsi, le levier est assez fort et ce n'est pas une surprise compte tenu de l'activité gourmande en capitaux ! En regardant les actifs, les actifs courants représentent 600 millions d'euros, à peine 10% de la capitalisation boursière. Les actifs non courants sont très majoritaires... Bref, si on doit mettre cette entreprise à la casse, on ne récupère pas grand chose (les annonces de vente de satellites sur le bon coin ne feraient pas recette à mon humble avis...).

La lecture des présentations de l'entreprise est intéressante. J'y apprends en particulier que les investissements vont beaucoup baissés pour les prochaines années (moins de dépenses, plus de cash, donc plus de distribution pour les actionnaires ?). Mais qu'en est-il de la croissance ? L'entreprise souhaite profiter de relais de croissance avec les émergents en investissant dans le réseau O3b dans les endroits peu accessibles...

Vous pouvez suivre les lancements de satellites de SES et le planning associé à cet endroit.

Eutelsat, un concurrent de SES

On n'échappe pas à la comparaison avec son concurrent côté à Paris également, Eutelsat. Ces deux entreprises opèrent sur le même secteur, ainsi nous retrouvons beaucoup de similarités (évolution des cours, croissance régulière des revenus, des bénéfices et des dividendes...).
SES a un PER plus élevé que ETL, ainsi qu'un dividende plus important (en terme de rendement) et un endettement inférieur. A choisir, je préfère SES.

Bilan

On paie cette entreprise pour son compte de résultat et son activité ultra-défensive. Le dividende est en croissance régulière et est pérenne. La valorisation de cette entreprise est faite sur les revenus, bénéfices et dividendes, qui sont censés être très récurrents.

Il y a un risque de taux sur la valorisation de cette entreprise avec un rendement actuel de 4,4%. Si les taux s'envolent, le cours prendra le mouvement inverse... Cependant, on peut se rassurer en se disant que la "facturation" des services suivra à moyen et long terme. Le risque reste à court terme selon moi.

L'entreprise ne me paraît pas sous valorisée ou sur-valorisée. Son prix actuel est correct (18,35€).

Qu'en pensez-vous ? Ai-je raté des éléments importants ? Êtes-vous acheteur de cette valeur ?

samedi 14 mai 2011

L'effet de levier

On entend souvent parler des effets dévastateurs ou géniaux de cet instrument ou moyen qu'est l'effet de levier.

 Super Pognon après un régime extra riche en effet de levier ! Ou pas !

Qu'est-ce que l'effet de levier ?
C'est tout simplement investir sur un actif à crédit. Le crédit est le levier de ce que nous avons mis au comptant.

 La majorité de la population française joue à l'effet de levier


On se dit que rare sont les gens à jouer avec cet instrument dangereux. Non, la plupart de la population emprunte des fortes sommes d'argent à leurs banquiers pour acquérir un bien immobilier. D'une manière générale, le pouvoir politique et les banques ont limité les mensualités de ces crédits à 33% des revenus des emprunteurs (remboursement du principal et des intérêts). L'effet de levier est très important car les acheteurs pour la plupart n'ont pas de capital ou très peu. Je vous laisse imaginer les conséquences d'un krach immobilier (perte de 50% de la valeur d'un bien) et d'une crise économique (perte d'emploi des emprunteurs, et par conséquent des revenus permettant de rembourser le crédit ayant servi à acheter un bien dont ils n'avaient pas les moyens). L'effet de levier est très commun pour l'immobilier, même lorsque les prix sont totalement déraisonnables...

 Marketing classique de l'immobilier : investissement bon père de famille ("c'est du solide" / "ça ne peut que monter !", rassurant, nécessaire pour construire une famille...

Les dangers et la réalité du crédit


 Investir en bourse est de l'effet de levier !

Les investisseurs que nous sommes choisissons les actifs rentables et décotés. Ainsi, nous ne parlerons plus de l'immobilier (ou indirectement).

Comment investir en bourse est de l'effet de levier ?

Des trackers
Quand on parle d'effet de levier en bourse, certains pensent à des trackers, comme les LVC et les BX4. Ces trackers sont sensés reproduire l'indice avec un coefficient multiplicatif. La réplication est imparfaite pour de nombreuses raisons : liquidité, frais... Je n'ai pas réussi à mettre la main sur les intérêts pour la partie crédit du tracker ! C'est un peu opaque...

Des produits dérivés
Je ne maîtrise pas bien ce sujet, mais des produits dérivés permettent de faire de l'effet de levier. Par exemple, les CFD. Attention aux appels de marge !

Des entreprises endettées

Une manière simple d'investir à levier est d'acheter des titres remplis de dettes. Ces entreprises seront plus fragiles que les autres (selon les secteurs) car leurs revenus doivent pouvoir rembourser les intérêts et le principal de la dette. L'actionnaire jouera du levier avec au comptant les capitaux propres et les dettes en plus. Le risque est la faillite de l'entreprise et les pertes seront limitées à l'investissement initial. On subit indirectement un risque de taux (selon le type de taux de la dette de l'entreprise : fixe/variable). Je pense en particulier aux foncières cotées.

Trop de dettes n'amènent qu'à une seule fin...

Des petites capitalisations

Au lieu d'investir sur les grandes capitalisations (par exemple, le CAC40), vous pouvez investir sur les petites capitalisations. Si on compare l'évolution des deux indices, l'investissement en petites capitalisations permet d'obtenir un levier de 2 à 4. Ici, pas de risque de taux, mais plutôt une volatilité plus forte, plus de faillites, pas de crédit à rembourser et une liquidité plus faible.
CAC 40 VS CAC Small

Des crédits

Pourquoi pas prendre un crédit ?

Ne demandez pas ça à votre banquier habituel, il va vous prendre pour un fou ! Quoi prendre 5 000 euros de crédit pour investir en bourse ? Vous êtes fou ?? Ah, vous voulez 250 00 euros pour une vieille bicoque, OK.

Une banque a rarement les mêmes attentes que ses clients...

Certains banques proposent un crédit lombard : nantir vos avoirs en échange d'un prêt. Le taux est en général variable du type x% + euribor 3 mois. C'est un prêt ine fine ou amortissable. Cette pratique est assez rare car nous gouvernants ont choisi de la limiter (les banques ne doivent pas en faire la publicité). Difficile à obtenir.

Les assurances vie permettent d'obtenir des avances pour une durée maximale de 10 ans pour des montants allant jusqu'à 60% des encours en moyenne (variables selon les assureurs). Le taux pratiqué est celui du fonds euros +1% et/ou le TME + 1 %. Le prêt est in fine. Le taux est élevé.

Les crédits à la consommation peuvent être une alternative. Cependant, pour avoir un taux intéressant (entre 1,5% et 3% fixe), il faut se contenter d'une durée égale à 12 mois. Ainsi, les remboursements sont élevés et il faut avoir une trésorerie et un revenu conséquent...

Un organisme de crédit à la consommation

Cette dernière option est assez risquée, car on mise à crédit. Il faut avoir des revenus récurrents et importants pour pouvoir agir ainsi et aussi savoir mesurer les risques pris.

Conclusion

Je n'ai pas fait le tour de la question, mais n'hésitez pas à commenter et à proposer d'autres pistes.
Je n'ai pas pris de trackers ou de dérivés pour le moment. Mais, j'ai investis dans des entreprises endettées, sur les petites capitalisations et j'ai fait plusieurs prêts (crédit lombard, avance d'assurance vie et crédits à la consommation). On peut arriver à un levier très important sans utiliser des instruments financiers complexes et opaques avec des frais bien garnis et une liquidité avantageuse pour la banque.

Ces choix sont assez risqués et nécessitent d'avoir des revenus confortables et un patrimoine important. Attention à bien choisir votre option et vos instruments en fonction de votre situation.

Prendre un crédit est très dangereux selon sa situation (risque de sur endettement).

dimanche 1 mai 2011

Portefeuille de Super Pognon / avril 2011

Je vous livre aujourd'hui mon portefeuille réel. Je ferai le suivi chaque mois.

Portefeuille de Super Pognon

Environnement boursier actuel

Quelques chiffres clés :
  • Cac 40 : 4106,92,
  • Dow Jones : 12 810,54,
  • Eur/Dollar : 1,48,
  • Euribor 1 an : 2,13,
  • Tec 10 : 3,61%,
  • Pétrole : 113,93.
 Les indices boursiers sont en bonne forme si on regarde quelques années derrière nous. La performance du portefeuille sera difficile à tenir.
Le dollar est devenu très bas. Est-ce le moment pour investir outre Atlantique ?
Les taux remontent depuis plus de six mois, les obligations à taux fixes et à durées longues vont être mises à mal.
Le pétrole est au plus haut, les pétrolières en profiteront bien...

 Répartition du portefeuille

Je suis principalement investi en actions, même s'il me reste une petite poche en obligations. J'ai quelques liquidités pour profiter des opportunités que le marché pourrait me proposer. Je pense renforcer la poche obligations avec des échéances de maximum 6 ans.

Un peu d'effet de levier ?
 "L'original"

 J'ai choisi de "booster" un peu le rendement de mon portefeuille avec quelques crédits. L'effet de levier reste toutefois faible (1,24). Son coût en reste faible, entre 2,5% et 3% annuel.

La composition du portefeuille actions

Composition détaillée du portefeuille actions

Vous pouvez remarquer que j'ai de nombreuses lignes, peut-être trop ? Je suis investis sur toutes les compartiments de Paris (du CAC40 au Marché Libre) et un peu aux Etats-Unis.
Je n'ai pas fini le classement selon la taille des entreprises, mais je suis investis aussi bien en small qu'en big caps.


On retrouve bien ma philosophie d'investissement quand on regarde la répartition sectorielle : rendement (télécom / service aux collectivités) et décote (holding...) !
Je suis principalement positionné en euros, même si j'ai quelques titres en dollars. Je pense renforcer cette devise dans les prochains mois.

 La composition du portefeuille obligations
Composition détaillée du portefeuille obligations



Je détiens majoritairement des titres perpétuels ayant un taux variable. Je souhaite me renforcer dans les mois à venir avec des taux fixes avec des durées inférieures à 6 ans. Je souhaite également diversifier le risque émetteur car 50% de mes obligations sont de la CNP. Il n'y en a qu'une seule que je pourrais qualifier de "junk", mais elle représente une part négligeable du portefeuille (obligation RBS).

Courtiers

Je suis chez Fortunéo pour les actions euros et pour quelques obligations euros. Je détiens les titres cotés en dollars et quelques obligations en euros chez Binck.

Le suivi des PV/MV avec captures d'écran ne sera pas pratique car les compteurs ne sont pas à zéro.

Performance du portefeuille

Afin de suivre l'évolution du portefeuille, indépendamment des mouvements de trésorerie, je calcule une valeur de part. Elle est de 100€ pour ce mois et il y a 1 429,15 parts pour une valeur nette du portefeuille de 142 915 €.

N'hésitez pas à commenter ce portefeuille et les choix que j'ai fait. Je suis ouvert à toutes les idées et à toutes propositions.

Quels seraient les SICAV/Trackers/indices intéressants à prendre pour ce suivi, selon vous ?