lundi 27 décembre 2010

LVMH : c'est du luxe !

LVMH est une valeur plébiscitée en 2010 et le secteur du luxe est reconnu comme étant "défensif".

Son PDG a de l'appétit et souhaite agrandir encore son groupe...

Un acteur mondial du luxe
Voici la présentation Boursorama :
LVMH est le leader mondial des produits de luxe. Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- articles de mode et de maroquinerie (37%) : marques Louis Vuitton, Kenzo, Celine, Fendi, Marc Jacobs, Givenchy, etc. ;
- vins et spiritueux (16%) : champagnes (marques Moët & Chandon, Mercier, Veuve Clicquot Ponsardin, Dom Pérignon, etc. ; n° 1 mondial), vins (Cape Mentelle, Château D'Yquem, etc.), cognacs (notamment Hennessy ; n° 1 mondial), whisky (notamment Glenmorangie), etc. ;
- parfums et produits cosmétiques (16%) : parfums (marques Christian Dior, Guerlain, Loewe, Kenzo, etc.), produits de maquillage (Make Up For Ever, Guerlain, Acqua di Parma, etc.), etc. ;
- montres et bijoux (4,5%) : marques TAG Heuer, Montres Dior, Zenith, Chaumet, Fred, Omas, etc.
Le solde du CA (26,5%) concerne essentiellement une activité de distribution sélective assurée au travers des chaînes Sephora, DFS, Miami Cruiseline et des grands magasins Le Bon Marché et La Samaritaine.
A fin 2009, la commercialisation des produits est assurée au travers d'un réseau de 2 423 magasins implantés dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (14,5%), Europe (21,5%), Japon (9,9%), Asie (22,6%), Etats-Unis (22,5%) et autres (9%).


Un actionnariat familial


La famille Arnault détient plus de 47% via le groupe Arnault.L'actionnariat est verrouillé avec l'auto-contrôle...



Des dividendes réguliers


1,30€ Solde 2009


0,35€ Avance 2009


1,25€ Solde 2008


0,35€ Avance 2008


1,25€ Solde 2007


0,35€ Avance 2007


1,10€ Solde 2006


0,30€ Avance 2006


0,90€ Solde 2005


0,25€ Avance 2005


0,70€ Solde 2004


0,25€ Avance 2004
Les dividendes versés  en deux fois aux actionnaires (avance et solde) sont réguliers et croissants.


Historique boursier du titre : une fièvre haussière !

Historique sur 10 ans
Le titre a battu son record sur 10 ans alors que le CAC n'a même pas retrouvé le niveau de 2005 ! A croire qu'il y a une nouvelle bulle ou des profits exceptionnels qui seront pérennes ?

Analyse

Comme toujours, ouvrons le rapport annuel 2009 pour en apprendre un peu plus sur cette société...

Regardons d'abord le compte de résultat (en milliers d'euros) :
                                                         2009          2008       2007
Chiffre d'affaire                                17 053       17 193    16 481
Résultat net, part du groupe              1 755          2 026      2 025


La crise a très peu touchée le groupe. Les résultats restent bon et sont stables. Mais en scrutant le rapport semestriel 2010, nous pouvons voir que les ventes et le résultats'envolent : +16% pour les ventes et +52% pour le résultat !

Le groupe est international : les ventes se font dans différentes devises. Ainsi, les taux de change peuvent influencer le résultat (34% Europe et France, 23% Etats-Unis, 10% Japon, ...).

Les perspectives paraissent excellentes et on comprend mieux pourquoi la valeur est défensive !

Que nous apprend le bilan ?
Au cours de 125,65€, l'entreprise est capitalisée à 62 milliards d'euros. Au 30 juin 2010, les capitaux propres s'élèvent à 16,5 milliards d'euros. La trésorerie est inférieure à 2 milliards d'euros. Le ratio d'endettement est très satisfaisant. Les dettes sont stables alors que les capitaux propres évoluent à la hausse chaque année. Il est difficile de valoriser les nombreux actifs incorporels (non "physiques") tels que les marques, alors qu'ils sont estimés à plus de 8 milliards d'euros dans le bilan.
Au prix du marché, les actifs sont surpayés.

Les dividendes sont pris sur 40% du résultat.

Bilan

LVMH est une entreprise à l'abri de la crise sur un secteur défensif. Les perspectives de croissance sont réelles et très intéressantes.

Mais, je la trouve très chère. On la paie quatre fois plus que ses capitaux propres ! Le PER (résultat/capitalisation boursière) est à plus de 30 (moins de 3% de rendement) ! Les dividendes bien que régulier et croissant nous offre à peine 1% de rendement...

L'historique du titre nous le montre bien, elle a trop été achetée en 2010. La crise lui a trop profité, je passe mon chemin.

lundi 20 décembre 2010

Un papier sur l'Imprimerie Chirat, avec un rendement de plus de 8%...

J'aime bien farfouiller au fin fond du Marché Libre pour y trouver des valeurs totalement méconnues.
J'ai choisi de vous parler de l'Imprimerie Chirat.

Un imprimeur français
Voici la présentation Boursorama :

Imprimerie Chirat est spécialisée dans l'impression et l'édition de livres, de magazines, de catalogues et d'annuaires. La société maîtrise tous les métiers de la chaîne graphique (publication assistée par ordinateur, gravure au laser, impression offset, pliage, assemblage et reliure des imprimés, conditionnement et mise en couverture). Le CA par type de supports se répartit comme suit :
- livres (39%) ;
- magazines périodiques (29%) ;
- catalogues (20%) ;
- annuaires (5%) ;
- autres (7%).
A fin septembre 2008, Imprimerie Chirat dispose d'un site de production implanté en France.


 Une entreprise familiale quasiment centenaire

La famille Chirat est actionnaire à 90% de la société. Elle a été crée en 1911.


Des dividendes généreux, puis la crise est arrivée

La société a distribué de nombreux dividendes et a été obligé de couper court début 2010 :

                                                                             0,55€  2009
0,83€
2008
0,82€
2007
0,69€
2006
0,85€
2005
0,80€
2004
0,88€
2003
0,83€
2002
0,40€
2001
0,30€

2000

Un cours au plus bas 
 
Le cours ne fait que baisser depuis 2003 !
Analyse du titre

Réflexe habituel, allons voir le dernier rapport annuel.

 Le cours est à 6,7€, ce qui fait une capitalisation boursière de 5,64 millions d'euros.

Regardons le chiffre d'affaire et le résultat net :
Exercice au 30 septembre19992000200120022003200420052006200720082009
Chiffre d'affaires en millions (€)13,6515,2915,4817,0718,9919,3020,2021,1522,7624,1322,93
Résultat net part du groupe en millions (€)1,231,080,680,940,950,790,980,931,100,860,42
Le chiffre d'affaire croît régulièrement alors que le résultat net décroît... On comprend mieux pourquoi le cours ne fait que baisser ! Le taux de distribution aux actionnaires reste cependant élevé.

Le bilan nous donne quelques informations supplémentaires. Les capitaux propres sont de 5,9 millions d'euros (=capitalisation boursière) et ils ont diminués entre 2008 et 2009. L'endettement n'est pas excessif... La trésorerie monte à 2 millions d'euros. Pas de décote sexy en vue.

L'activité paraît être très concurrentielle (les marges sont de plus en plus faibles et le résultat le reflète bien) et bien que Chirat ait investi dans de nouvelles technologies, la barre n'est pas redressée.

La liquidité du titre reste très faible !

Bilan

Je ne suis pas acheteur de ce titre. 

Le chiffre d'affaire reste à la hausse régulièrement alors que le résultat net se dégrade. Le secteur très concurrentiel ne permettra pas de tirer à la hausse les résultats. Il n'y a pas, à priori, de "trésor" caché dans le bilan de l'Imprimerie Chirat (trésorerie importante, décote sur capitaux propres...). Le titre est peu liquide et nous sommes à la merci de l'actionnaire majoritaire (90% du capital). D'ailleurs, les dernières pages du rapport annuel nous donne quelques détails à ce propos (cession d'un véhicule de l'entreprise au PDG, convention d'assistance...). 
Les communications de l'entreprise sont également trop rares : les dernières données que j'ai sont l'exercice 2008-2009 !

Ainsi, le cours me semble justifié tout comme le rendement "élevé" (plus de 8%) mais ce n'est pas suffisant pour rendre ce titre attrayant à mes yeux.

jeudi 16 décembre 2010

Total : les rois du pétrole

Total est, par "essence", l'action de bon père de famille.
Elle est aussi décriée pour ses bénéfices énormes alors que la crise frappe la France.

Une compagnie pétrolière
Voici la présentation Boursorama :
Total figure parmi les 1ers groupes pétroliers mondiaux. Le CA par activité se répartit comme suit :
- raffinage et distribution (76,5%) : exploitation, à fin 2009, de 24 raffineries et de 16 299 stations-service dans le monde. Le groupe mène également des activités de négoce et de transport maritime de pétrole brut et de produits pétroliers ;
- exploitation et production d'hydrocarbures (12,3%) : 2,3 millions de barils produits par jour en 2009, et répartis essentiellement entre Europe (26,9%), Afrique (31,9%), Asie-Pacifique (11%), Amériques (6,8%) et Moyen Orient (6,6%). En outre, Total développe des activités de transport, de stockage de gaz naturel, de génération d'électricité (à partir de centrales à gaz à cycle combiné et d'énergies renouvelables), de vente de gaz naturel, d'électricité, de gaz naturel liquéfié, de gaz de pétrole liquéfié et de charbon ;
- chimie (11,2%) : chimie de base (58,8% du CA ; oléfines, aromatiques, polyéthylènes, fertilisants, etc.) et chimie de spécialités (41,2% ; caoutchouc, résines, adhésifs, etc.).
Effectif : 96 387

Un actionnariat diversifié

Il n'y a pas d'actionnaire de référence. Le plus gros actionnaire est le Groupe Bruxelles Lambert avec 4%. La capitalisation boursière est supérieure à 90 milliards d'euros... On est à l'abri d'une OPA hostile et des décisions unilatérales et injustes d'un actionnaire majoritaire.

Des dividendes importants et récurrents

Les dividendes sont versés en deux fois, une avance en novembre, et le solde en mai/juin.


1,14€ Solde 2009


1,14€ Avance 2009


1,14€ Solde 2008


1,14€ Avance 2008


1,07€ Solde 2007


1,00€ Avance 2007


1,00€ Solde 2006


0,87€ Avance 2006


0,86€ Solde 2005


0,74€ Avance 2005


0,74€ Solde 2004


0,59€ Avance 2004
J'apprécie de recevoir les dividendes de façon régulière et en plusieurs fois ! Il est toujours en augmentation quelque soit le résultat et en plus le résultat le couvre largement. Au cours du 16/12/10, soit 39,8€, le rendement est de plus de 5,7% ! Pourquoi le rendement est si élevé ? Premier élément de réponse, le cours serait-il trop bas ?

Historique boursier du titre

L'action est encore à ses niveaux de... 2004 !
 Historique sur 10 ans

Tout comme le CAC40 !

Analyse

Le rapport annuel nous apprend beaucoup sur la société.

Tout d'abord, le plupart du résultat vient des activités amont (exploitation des puits de pétrole et de gaz) et dépend du prix du baril et du taux de change €/$. Cette activité est très rentable et emploie une minorité des effectif du groupe (16 000 personnes). C'est le cœur de métier de l'entreprise. A court terme, on surveillera la production, le prix du baril et le taux de change. A moyen et long terme, l'évolution des réserves est le fil rouge. Le rapport annuel nous apprend que la production reste en légère hausse. Le prix du baril (inférieur à 60$) et le taux de change ont été assez défavorables en 2009. Les réserves augmentent chaque année et sont correctes (20 années de production).

Les activités complémentaires que sont l'aval et la chimie ne sont pas à ignorer pour autant. La majorité des effectifs en font partie (=coûts fixes importants). La rentabilité est faible mais ces activités restent stratégiques et sont un savoir faire industriel à conserver. Elles se situent en Europe où le marché du raffinage est peu porteur (offre abondante et baisse des marges). Total cherche à réduire ces activités ou en les adaptant au marché (la presse en a fait l'écho avec le sort des raffineries en France).

Regardons le bilan :
Actifs non courant : 78 milliards d'euros (immobilisations...),
Actifs courant : 50 milliards d'euros (liquidités, stock...),
Capitaux propres : 53 milliards d'euros, -> pour 93 milliards de capitalisation !
Passifs non courant : 20 milliards d'euros,
Dettes finançières non courantes : 20 milliards d'euros,
Dettes courantes : 34 milliards d'euros.

On n'achète pas Total pour son bilan. On paie presque deux fois les capitaux propres ! Mais elle reste "faiblement" endettées.

Et maintenant le compte de résultat (en milliards d'euros) :
                                       2009                          2008                            2007
CA                                 131                             180                             159
Résultat net                       9                                 11                              13

Les résultats sont à la baisse conformément à ce que nous avions vu auparavant (influence du prix du baril). Ils couvrent largement le dividende (dans le pire des cas, 2009, le dividende représente 60% du résultat...).
Pour 2010, compte tenu des informations trimestrielles, le résultat serait de l'ordre de 11-12 milliards d'euros. La rentabilité de notre action (résultat net divisé par capitalisation boursière) est de 13% !

Je remarque également que le groupe rachète régulièrement ses titres, ainsi la rentabilité pour l'actionnaire est dopée.

Bilan

Total propose une rémunération de l'actionnaire attractive (5,7%). La rentabilité des capitaux propres achetés (=capitalisation boursière de 93 milliards d'euros) reste intéressante (13%), bien que les capitaux propres (53 milliards d'euros) soit payés deux fois leur valeur...
Le cœur de métier de l'entreprise est l'exploitation des champs pétrolifères et les marges sont très élevées. Le résultat sera très dépendant du cours du baril et du taux de change. Il n'y a pas d'inquiétudes à moyen et long terme pour l'avenir de l'entreprise : les réserves augmentent chaque année, assurent 20 années de production et les investissements sont réguliers.
Je pense que le résultat peut être augmenté avec les leviers suivant : dette et réduction des activités de l'aval (faible marge).
La société investit dans des énergies alternatives (nucléaire, solaire...) : ces activités sont marginales, mais seront un relais de croissance dans 15-20 ans.
La volatilité du titre est faible.

Je trouve que c'est une "action de bon père de famille", à loger au fond d'un PEA.

J'ai un PRU de 39,23€.


Des oublis de ma part ? Une erreur à signaler ? N'hésitez à faire des commentaires pour échanger et enrichir les articles !

mercredi 15 décembre 2010

Parts sociales des banques

 Un bon produit selon votre "banquier"

Si vous êtes clients de la Caisse d'Epargne, du Crédit Agricole, des Banques populaires ou d'une autre banque "mutualiste", votre "conseiller", ou plutôt, vendeur, vous a proposé un produit d'épargne sous le nom de "parts sociales".

Un produit sans risque garanti par la banque bénéficiant d'une rémunération avantageuse. C'est mieux que la bourse et mieux que votre livret A.

Mais, c'est quoi une part sociale ?

C'est une autre dénomination des actions. Vous êtes propriétaire d'une partie du capital de votre banque. Si vous ne connaissez pas précisement la définition d'une action et les droits de l'actionnaire, je vous invite à lire mon billet concernant les actions.

Pour vous rafraîchir la mémoire : droit au résultat et aux réserves, boni de liquidation, droit de vote, droit à l'octroi de remises... En contrepartie d'une risque fort de perte en capital (l'actionnaire est le dernier servi).

Est-ce que votre banquier vous a dit que c'était une action et vous a informé de vos droits ?

Allons dans le détail
Prenons, au hasard, deux prospectus de parts sociales.
Caisses de Crédit Mutuel de Bretagne affiliées au Crédit Mutuel Arkéa
- forme juridique : sociétés coopératives à capital variable,
- parts A, B et C,
- nominal : 1 euro pour A, B et C,
- rémunération 2009 : B = 2,5% et C = 4%,
- souscription minimale :  75 parts pour B et C et 15 pour A, il faut 15 parts A pour prendre B et/ou C,
- souscription maximale : pas de limite pour A, 38113 parts pour B et 50000 parts pour C,
- préavis de remboursement : 3 mois pour B et 5 ans pour C et remboursement après accord de la caisse,
- pas de droit préférentiel de souscription,
- droit de vote : un homme = un voix,
- intérêts calculés à la quizaine,
- la rémunération est limitée au TMO,
- les actionnaires doivent être agréer par la société,
- responsabilité : actionnaires solidairement entre eux de tout les engagements de la caisse dans la limite de leur souscription pour les parts B et C et 25 fois pour les parts A,
- pas de droit sur l'actif net,
- les achats et ventes des parts sociales se font au nominal.

Banque Populaire du Sud Ouest

- forme juridique : société coopérative à capital variable,
- nominal : 8,5 euros,
- rémunération 2009 : B = 2,5% et C = 4%,
- préavis de remboursement : 30 jours avant l'AG annuelle,
- pas de droit préférentiel de souscription,
- souscription maximale : 0,25% du capital
- droit de vote : limité à 0,25% du capital,
- intérêts calculés proportionnellement au nombre de mois entiers,
- la rémunération est limitée au TMO,
- les actionnaires doivent être agréer par la société,
- responsabilité : actionnaires solidairement entre eux de tout les engagements de la caisse dans la limite de leur souscription et jusqu'à 5 ans après la cession des parts,
- pas de droit sur l'actif net,
- les achats et ventes des parts sociales se font au nominal.

Analyse des caractéristiques des parts sociales

Qu'est-ce que le TMO ?
Le TMO est le taux moyen de rendement des obligations des sociétés privées émises au cours du semestre précédent. En voici un historique. Le taux est en moyenne entre 4% et 4,5%.

Les parts sociales sont des actions avec de très nombreux inconvénients et avec peu d'avantages.

Pourquoi ?
La rémunération est plafonnée et il n'y a pas de plancher. Elle est soumise à la décision de l'AG. L'actionnaire perd son droit au résultat, aux réserves, au boni de liquidation, le droit de souscription préférentielle, partiellement son droit de vote... Contre ? Contre RIEN. L'actionnaire a plus de devoirs qu'avec une action classique (responsabilité jusqu'à 5 ans après la cession des titres !), mais il perd quasiment tout ses droits.

De plus, la cession des titres est soumise à agrément/accord de la part de la société. La liquidité est nulle. Si la société veut vous retenir à vie, elle le peut !

Mais le pire est à venir, vous n'êtes pas le seul "actionnaire" de la société. Il y a également des Certificats d'Investissements Coopératifs. Ce sont des parts de capital sans droit de vote, mais avec un droit au résultat, aux réserves, au boni de liquidation... Bref, tout les droits qui ont été pris aux parts sociales !

Devinez qui est propriétaire de ces certificats ? L'organe central de la banque.

Grâce à vos parts sociales, ils renforcent les capitaux propres des caisses locales à moindre coût. La rentabilité des capitaux propres pourra être de 10% à 50%, vous encaisserez toujours 3% mais le propriétaire encaissera tout le reste pour lui.

Un exemple :
Une caisse a 100 de capitaux propres avec 10 de Certificats d'Investissements Coopératifs et 90 de parts sociales. La rentabilité de ces capitaux propres est de 10%. La rémunération des parts sociales est de 3%. Si la société verse tout le résultat aux actionnaires, voici la rentabilité des Certificats d'Investissement Coopératifs après partage : 73%.

Bilan

Les parts sociales sont un investissement parfait pour les banques. Ce sont des actions auxquelles presque tout les droits sont retirés, et très souvent les devoirs renforcés. Il n'y a qu'une seule contrepartie pour les actionnaires (=le particulier) : le prix des parts ne varie pas (pas de baisse) ! La rémunération est limitée au TMO. Le risque en capital existe et la liquidité est nulle.

En souscrivant à ce type de titre, le particulier choisit une rémunération faible, inférieure aux actions et aux obligations en prenant un risque équivalent, voir supérieur.

J'assimile ces parts sociales à de la dette perpétuelle. Vous comprenez également que j'apprécie particulièrement les Certificats d'Investissements Coopératifs. Je reviendrai sur ce sujet dans quelques articles.

CNP : une obligation perpétuelle payant 10%

La CNP

CNP Assurances est la principale compagnie d'assurance de personnes en France. Elle est détenu à 40% par la Caisse des dépôts et consignations, à 35,48% par Sopassure (holding de la Banque Postale à 50,02% et de BPCE à 49,98%) et à 1,09% par l'état français. C'est une société anonyme cotée sur Euronext Paris depuis 1998.


L'obligation et ses caractéristiques
La CNP a émis des obligations en 2005 avec les caractéristiques suivantes selon le prospectus :
- subordonnée de dernier rang (nous sommes les derniers créanciers remboursés, juste avant les actionnaires...),
- la durée est indéterminée (on ne connaît pas la date de remboursement du "principal") = c'est une obligation dite perpétuelle,
- paiement annuel des intérêts,
- le paiement des intérêts est conditionné par le respect d'un critère de solvabilité et par le paiement de dividendes ou rachat d'actions,
- le taux était fixe de 2005 à 2009 : 6,25%,
- à partir de 2009 le taux est variable : 4*(EUR CMS10 - EUR CMS2) avec comme minimum 2,75% et comme maximum 9%,
- rachat forcé : la CNP peut à partir de 2011 et à chaque date de paiement d'intérêt, racheter les obligations au pair,
- nominal : 1000 euros (=100%),
- code ISIN : FR0010167296.

 Le titre paraît risqué par les conditions de paiement et par la subordination de dernier rang, mais il faut se rappeler que la CNP est une société solide et que ses actionnaires le sont encore plus.

Le dernier coupon connu est de 73,24€ et le cours de 63% hors coupon couru. En simplifiant, nous avons un titre qui nous propose un rendement de plus de 10% !

Le taux variable : CMS10 - CMS2

Que veuillent dire ces abréviations ?
Constant maturity Swap. Ce sont les taux à échances constantes. Ainsi, le CMS10 représente le taux d'emprunt à 10 ans et le CMS2 le taux d'emprunt à 2 ans.

Historique du CMS10 et du CMS2
La moyenne sur vingt ans donne 1,15%. Actuellement, les taux courts sont très bas et les taux longs sont faibles. Le coupon de 73,24€ est obtenu avec un CMS10-CMS2 de 1,831%, la différence est élevée.
Le taux du CMS10 est de 3,37% et celui du CMS2 est de 1,74% aujourd'hui (CMS10-CMS2 = 1,64%).

Pour bien valoriser cette obligation, je vais prendre la moyenne historique. Ainsi, nous obtenons un rendement de 7% compte tenu du prix actuel (63%).
Cependant, la différence peut devenir presque nulle dans certains cas ! Mais dans ce cas la, la rémunération plancher nous sauvera.

Un plancher et un plafond
La rémunération minimale est de 2,75%, ce qui rapporté au prix actuel, nous donne un rendement minimum de 4,37% ! Le maximum est de 9% ce qui fait un rendement de 14,29%.

Et le rachat forcé ?
La CNP se réserve le droit de racheter les obligations au pair chaque année à partir de 2011. Pour un achat à 63%, ce serait une plus value de 59% !
La nouvelle règlementation pour les banques et les assureurs pourraient les amener à se débarrasser des titres hybrides comme les obligations perpétuelles. Un rachat n'est pas à exclure...

Bilan
Cette obligation est peu liquide et une fois qu'on l'acheté il sera difficile de s'en séparer.
Mais, elle offre une rémunération attractive par rapport au marché actuel et semble être décotée pour son prix (63%). De plus, le taux minimum garanti offrira un rendement confortable au prix d'achat actuel.

Cerise sur le gâteau, la CNP pourrait racheter les titres au pair...

Les obligations

Qu'est-ce qu'une obligation ?

C'est un titre de créance.

Quels sont mes droits ?


Une obligation est avant tout un contrat entre l'émetteur et le détenteur de l'obligation. Toutes les conditions sont définies dans ce document : échéance, intérêts, conditions sur le versement des intérêts, rachat forcé...
Il faut bien lire ce document, dans son intégralité, avant de faire un achat.

Place dans le bilan

Voici un exemple de bilan :

L'obligataire est "propriétaire" (selon la quote-part des titres qu'il détient dans le capital) de la dette. Il ne sera pas dans le haut du bilan comme l'actionnaire, mais juste en dessous.

Si l'entreprise est liquidée, l'état sera servi en premier avec les impôts, ensuite les fournisseurs, puis les préteurs et en dernier lieu l'actionnaire. Ainsi, l'obligataire sera servit avant l'actionnaire.

Une obligation aura une plus grande sécurité qu'une action (intérêts définis et connus à l'avance + risque limité en perte de capital), mais les gains seront moins élevés.

J'aborderai dans un prochain billet d'autres sujets concernant les obligations comme la fiscalité et comment en acheter.

mardi 14 décembre 2010

Ma stratégie d'investissement

J'ai un gros défaut, mais je pense que ce sont mes origines lointaines qui refont surfaces. Je n'aime pas payer un café plusieurs euros car j'estime que ce n'est pas sa valeur.
Pourquoi payer un professionnel qui fera mal alors qu'on peut le faire soi même ?
Pourquoi payer un prix plus élevé que la valeur ? Pour une marque ? Pour flamber ? Pour consommer ?

Vous avez devinez, je suis auvergnat.

Pour mes investissements, je suis dans la même démarche. Si je fais appel à un professionnel, j'attends de sa part un vrai travail et du résultat.
Je n'apprécie pas de payer trop cher certains actifs (surtout quand ils n'existent pas physiquement !) ou risques (risques sur les taux, sur le remboursement d'une obligation...).

La problématique revient à l'évaluation. Il faut savoir se faire son propre avis. Avez-vous demandé le prix d'un tapis à un vendeur dans un souk africain ? Passez-vous par un intermédiaire ? Quelle est sa commission ? Non, vous êtes venu voir le marchand en connaissant les prix pratiqués et les valeurs des différents produits. Ainsi, vous pouvez faire des bonnes affaires et éviter d'être le pigeon.

Malheureusement, dans le monde des banques et de la finances, il y a beaucoup trop de marchands de tapis (et trop peu de tapis !)...

Ma philosophie d'investissement est la suite : acheter à bon prix. Ainsi, je n'ai aucun regret. J'applique ce principe à tout les placements : actions, obligations... Je suis très opportuniste et je me diversifie beaucoup pour minimiser mes risques.

Pour ce qui est des actions, je vise les valeurs de rendements (FTE, VIV...) et celles qui sont décotées (INFE, PVL...).

Canal + : une obligation garantie à 50 ans à décrypter pour le PEA

Tout le monde connaît Canal +, mais connaissez-vous FR0000125460 - AN ?


Une chaîne de télévision privée

Voici la présentation sur Boursorama :
Canal+ est la 1re chaîne de télévision payante française. Le groupe est spécialisé dans l'édition, la production et la diffusion de la chaîne généraliste (Canal+) et des chaînes thématiques (Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Canal+ family et Canal+ Décalé) sur le câble, le satellite, l'ADSL et la TNT.
Le CA par source de revenus se répartit comme suit :
- ventes d'abonnements (90,3%) : 5,3 millions d'abonnés à fin 2009 ;
- parrainages et ventes d'espaces publicitaires (7,4%) : sur les chaînes Canal+ et Sport+ ;
- autres (2,3%).


Cette entreprise a d'importants revenus récurrents et devraient être en excellente santé financière.

 Un actionnaire de référence : Canal + France, avec en embuscade Vivendi et Lagardère...


 Structure de l'actionnariat

 La société appartient de façon indirecte à de grands groupes : Lagardère et Vivendi.

Lagardère souhaite se désengager de Canal+ France depuis 2010. Qui va reprendre ces parts ? Vivendi le souhaite, mais à quel prix pour Lagardère ?

Vivendi pourrait être tenter ensuite de racheter Canal+ et de ne plus laisser ce titre sur le marché.

De beaux dividendes

Allons voir de plus près les dividendes qu'elle a versé


0,27€
2009


0,26€
2008


0,25€
2007


0,24€
2006


0,23€
2005


0,22€
2004


0,21€
2003


0,20€
2002


0,18€
2001


0,15€
2000 

La régularité est impressionnante ! Le rendement est de 5,3%.  Mais, il ne faut pas s'arrêter la. Est-ce un dividende pérenne ? Est-ce que l'entreprise en a les moyens ?

Le dernier rapport annuel nous apporte la réponse et quelques surprises. L'entreprise est toujours bénéficiaire, son chiffre d'affaire et son résultat restent stables.

Un résultat garanti

Dans le rapport annuel, sur la page 2, nous pouvons lire ce qui suit :

Le résultat garanti de la Société Canal + correspond à un résultat (hors financier et impôts et hors produits et charges des activités ordinaires d’exploitation) égal à 3,3 % de son chiffre d’affaires abonnements pouvant varier entre 57,3 M€ et 64,6 M€ pour 2009, ces deux bornes augmentant de 2,5 % chaque année. Le résultat garanti 2010 s’établira donc entre 58,7 et 66,2 M€.

Et sur la page 9 :
1.2 CONVENTION DE DISTRIBUTION
En 2000, Canal+, tout en demeurant propriétaire de sa base d’abonnés, en a apporté la jouissance à Canal + DISTRIBUTION.
Par l’effet d’une convention intervenue entre Canal + et Canal + DISTRIBUTION, le droit d’exploitation commerciale exclusive de la base d’abonnés a été conféré à Canal + ainsi que les droits qui y sont associés, pour les besoins de l’exploitation de la chaîne, lui permettant d’encaisser directement le produit des abonnements et de faire face ainsi à l’ensemble de ses charges d’exploitation, et notamment à ses obligations réglementaires et conventionnelles à l’égard du cinéma et de l’audiovisuel français.
Par l’effet de cette même convention, Canal + a confié à Canal + DISTRIBUTION, également à titre exclusif, les prestations de distribution et de commercialisation de la chaîne.
Au titre de la convention susvisée, Canal + s’est vue garantir par Canal + DISTRIBUTION un résultat avant résultat financier, impôts et autres produits et charges des activités ordinaires, déterminé sur une
base consolidée et égal à 3,3% du chiffre d’affaires abonnements hors taxes de Canal +
. Il est précisé que ce montant devait être compris, pour 2009, entre 57,3 M€ et 64,6 M€, ces deux bornes augmentant de 2,5% par an.
Le contrat est conclu pour une durée de cinquante ans, soit jusqu’en 2050, renouvelable par périodes successives de cinq ans.


Nous avions 268M€ de capitaux propres au 31/12/2009 et un résultat net de 40M€ pour un capitalisation boursière de de 640M€. Le résultat garanti nous permet d'avoir une visibilité sur le titre et de pouvoir se protéger d'une inflation modérée.

Le rapport nous laisse penser que l'activité aura un croissance faible et que les revenus resteront récurrents. Cependant, nous pouvons penser que la concurrence, en particulier la TNT et les surenchères pour les droits du football, pourront pénaliser Canal+.

Bilan

L'entreprise a une politique du dividende généreuse et satisfaisante. Les résultats sont bons.

Attention à ne pas prendre la garantie pour "argent comptant". Je n'ai pas ce contrat entre mes mains et je ne l'ai pas signé. Je pense que le risque est faible pour le non respect de ce contrat, mais il existe quand même.

J'assimile cette action à une obligation dont le taux augmente chaque année de 2,5% et dont la valeur de 2050 est égale à celle de 2010. En prenant ces hypothèses, on obtient sur 40 ans un TRI de plus de 11% !

Le seul danger est une inflation importante (taux élevé) qui rogneront la valeur.

A loger en fond de portefeuille, de préférence dans un PEA... J'ai un PRU de 5,536€.

Des avis ? Des critiques ? Un oubli de ma part ?

Les actions

Qu'est-ce qu'une action ?

C'est un titre de propriété d'une partie du capital d'une société.

Quels sont mes droits ?

Ils sont nombreux et souvent peu connus.
En voici une liste non exhaustive :
- droit au résultats et aux réserves,
- droit de vote,
- droit à l'information,
- droit de révoquer des administrateurs,
- droit préférentiel de souscription,
- droit à l'octroi de remise,
- droit au boni de liquidation.

J'arrête la liste la, pour la suite et plus de détails, je vous invite à consulter le code du commerce.

Je tiens à rappeler ces droits, car ils sont souvent peu respectés par certaines sociétés...

Les exceptions

Il existe des actions particulières. Elles peuvent, par exemple, ne pas avoir de droit de vote.

C'est le cas des Certificats d'Investissements Coopératifs du Crédit Agricole (parts de capital sans droit de vote des Caisses Régionales du Crédit Agricole), comme CMO ou CCN.

Elle sont appelées actions préférentielles. De par l'absence de droit de vote, elles procurent un rendement plus élevé que les actions ordinaires.

Place dans le bilan

Voici un exemple de bilan :
Pour simplifier, un bilan financier d'une société est en deux partie. La première se nomme actif : c'est ce que la société détient et la seconde est le passif : ce que l'entreprise doit. Le haut du bilan, que ce soit pour l'actif ou le passif, est très peu liquide et dont l'échéance est lointaine (les biens immobiliers, les dettes à long terme...) alors que le bas est liquide et l'échéance est proche (la trésorerie, les dettes fournisseurs...)).

L'actionnaire est "propriétaire" (selon la quote-part des titres qu'il détient dans le capital) de la société et l'équivalent de ses actions dans ce bilan est la somme du capital, des réserves (c'est un droit de l'actionnaire, comme nous l'avons vu au-dessus) et du report à nouveau. On appelle cette somme les capitaux propres.

Vous constatez aussi que ces capitaux propres se situent dans le haut du bilan. Si l'entreprise est liquidée, l'état sera servi en premier avec les impôts, ensuite les fournisseurs, puis les préteurs et en dernier lieu l'actionnaire. S'il n'y a pas assez d'argent pour tout le monde, l'actionnaire peut se retrouver sans rien, mais s'il y en a trop, il reçoit intégralement ce qu'il reste (droit au boni de liquidation).

Un action peut être risquée (perte en capital), mais elle pourra également être très rentable(dividende...).

J'aborderai dans un prochain billet d'autres sujets concernant les actions comme la fiscalité.

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C'est un blog qui traitera principalement des investissements (actions, obligations...) et un peu du patrimoine (PEA, assurance vie, immobilier...).

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J'aime la finance, faire des placements et gérer mon patrimoine. Ainsi, j'ai pu me faire ma propre expérience. J'ai envie de partager ce que j'ai pu apprendre par moi-même et d'échanger.

J'étais investis en SICAV en 2007. Depuis, avec la crise financière, j'ai choisi d'intervenir en direct et de me passer des intermédiaires. J'interviens sur les marchés des actions (du cac40 jusqu'au marché libre) et des obligations.


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